On aurait pu croire à la banale réédition d’un album sorti l’année dernière, mais Youssoupha, en s’installant à Abidjan, a changé de décor et déplacé son point de vue. Dans Neptune Terminus : Origines, il scande son nouveau départ, lui qui dit être enfin revenu à l’essentiel : lui, sa musique et son public. La promesse d’une rencontre ou de retrouvailles magiques.

Chorégraphe de l’excès et de la démesure, des corps grimaçants et gesticulants, de l’outrance révélatrice autant que de la grâce loufoque, Marlene Monteiro Freitas s’attaque au pari fou de pourchasser le mal là où il se trouve ! Grotesques dictatures, institutions religieuses viciées, tribunaux kafkaïens… Sur l’estrade se succèdent les danseurs, figures caricaturales sans cesse transformées, puis incarnation d’une bureaucratie dévorante dont la paperasserie, outil-symbole de toute administration, finit par s’imposer sur le plateau. Pas de diable ni de sorcières, le monde fantasmé de la chorégraphe ressemble bien au nôtre. Sa frénésie explosive tente ici de l’exorciser ! Une mascarade expressionniste trépidante, une œuvre totale, aussi fascinante que bouleversante.

Cela fait vingt-cinq ans que ce spectacle parcourt le monde, partout réclamé pour l’immense joie qu’il procure. Autour d’Assissaï, petit clown en salopette jaune, mélancolique et hirsute, s’agitent de curieux personnages, grands pieds et chapeaux aux longues oreilles… Pour les enfants ? Pas seulement ! Car ce qui se joue là, et nous fait crouler de rire, fait écho à nos vies d’adultes. La renommée mondiale de Slava est liée à cet incroyable show où l’intime enfle jusqu’au grandiose, bondit du plateau et déferle sur la salle. Offrez-vous une plongée surprenante dans un tsunami de rire et d’émotion : suivez le clown !

Avec Voodoo Cello, Imany réalise un rêve de longue date : reprendre ses titres préférés, de la pop au reggae, de Radiohead à Cat Stevens, en passant par Donna Summer et Bob Marley. Elle marie son timbre de voix si singulier aux sonorités chaudes d’un ensemble de violoncelles. Une merveilleuse rencontre au pouvoir libérateur !

Joël Pommerat poursuit son observation fine des valeurs et des identités contemporaines en dévoilant un monde légèrement futuriste dans lequel humains et robots cohabiteraient. À la manière d’un anthropologue du futur, il observe une série de relations entre adolescents, adultes et androïdes et explore avec intensité, et non sans humour, la construction des relations sociales et des identités. Plus qu’un énième discours sur les dangers ou les progrès de l’intelligence artificielle, Contes et légendes donne à éprouver les ambiguïtés de ces différents modes d’existence et de vérité. Excellant dans l’art de désorienter son public, Joël Pommerat a un sens aigu des mots et des gestes et une maîtrise subtile et totale du subterfuge théâtral… vertigineux !

Ingrédients de base : prenez deux vieux pères aux idées arrêtées, deux jeunes amoureux, deux jeunes femmes séduisantes, des amours contrariées, des embrouilles et un dénouement invraisemblable. Et au milieu de tout ceci, un Scapin qui tire les ficelles ! Entre les mains d’Omar Porras, la pièce de Molière retrouve sa force théâtrale d’origine, totalement réactivée. Costumes inclassables, perruques et faux nez, jeux de scène truculents : la dimension farcesque est à son comble. Clin d’œil d’une réécriture qui ravive la pièce par des ajouts, des décalages, des « hors-piste » inattendus : Porras, fervent admirateur de Molière, lui rend un hommage fabuleux.

Il est l’acteur qui cumule depuis ses débuts les plus grandes distinctions, Césars, Molières et autres. Il est l’acteur qui affiche au cinéma l’une des plus belles filmographies, ayant tourné avec les plus grands et joué dans plus de deux cents films, incarnant par ses rôles de composition une multitude de personnages incroyables. Il ne s’est pourtant jamais départi de sa discrétion et de sa modestie, un trait de caractère qui, associé à une pudeur attentionnée, a fait de lui l’amant, le frère, le père, l’oncle ou l’ami idéal pour des millions de spectateurs. Son amour du théâtre ne l’a jamais quitté, c’est là, très vite, à la Comédie-Française, qu’il a connu ses premiers grands succès. C’est là toujours qu’entre deux tournages il vient se ressourcer, puiser son énergie dans cette proximité physique avec le public, avec son public. Bienvenue à la maison André et merci pour ce magnifique cadeau !

On ne vous cachera rien : tout est là, bien en vue, résolument banal. Jusqu’à ce que les cartes se brouillent, que l’incongru s’installe et que la quintessence magique surgisse de l’innocent ordinaire. L’ombre chinoise devient concrète, les objets s’émancipent, le trouble s’installe. La Cie 32 Novembre, plébiscitée par le public il y a trois ans pour cette création made in Annecy, revient à Bonlieu pour notre plus grand plaisir. Il faut tout un art pour réaliser l’impossible !

D’animaux, vous ne verrez point… Ils se cachent dès que l’on s’approche ! Mais l’aventurière a plus d’un tour dans son sac pour vous en révéler les traces. Renard ou abeille, ours du Grand Nord ou loup des Pyrénées, araignée du jardin, chacun est prêt à livrer quelques secrets. Narratrice, bruiteuse, la détective du vivant va nous initier au pistage ! Alors on retient son souffle et on ouvre grand les oreilles !

Quelqu’un est là ? Cinq personnages aventuriers, drôles, touchants et débordants d’énergie sont en quête de contact dans un monde les laissant cruellement face à leur solitude. Dans leur salopette de travail assortie d’une cravate, les quatre circassiens et leur indissociable acolyte musicien bidouillent tuyaux, câbles et poteaux de leur engin de six mètres de haut. La bande-son live est exécutée autant avec les baguettes de la batterie qu’avec des fourchettes ; et les serviettes de bain s’avèrent être un accessoire de jeu aussi précieux que le mât chinois, le monocycle ou les massues de jonglage ! Adhésion immédiate pour ce spectacle pétri d’humour et de poésie !